samedi 24 octobre 2009

Trois espaces singuliers au service de l'art à Paris




Halle Saint-Pierre, 2 rue Ronsard - 75018

Centre culturel installé au pied de la Butte Montmartre depuis 1986, la Halle Saint-Pierre est réputée pour ses expositions d'art brut et d'art singulier. Cet ancien marché construit en 1868 dans une architecture de style Baltard regroupe désormais un musée, une galerie, un café, un auditorium et une librairie. Partie d'une initiative de Max Fourny, la collection du musée qui s'est faite par commandes et par dons d'artistes compte plus de 600 œuvres. Il règne dans ce lieu conçu par Max Fourny une ambiance conviviale et chaleureuse où se croisent artistes, collectionneurs et visiteurs. Parmi les expositions qui ont marqués ce lieu on retrouve Pétra Werlé et ses petits personnages faits de mie de pain et d'insectes, Le monde selon HR Giger, ou encore le British Outsider Art.


Galerie Kreo, 31 rue Dauphine – 75006

Spécialisée dans le design contemporain, la galerie Kreo se définie comme un « espace-laboratoire dédié au travail de recherche de ses créateurs ». Le style des objets qui sont exposés est à la fois simple et luxueux, chic et élégant, lumineux et rafraîchissant. On retrouve une grande variété de luminaires des années 50 , de miroirs et de meubles. La création phare de cette galerie est sans nul doute la Barque-Baignoire installée en devanture. Son intérieur qui ressemble à de la porcelaine immaculée et sa coque faite de lattes de bois clair vernis nous invite à un voyage dans la volupté. Notre regard se perd dans une multitude d'objets plus créatifs les uns que les autres dont le design ne cesse de surprendre.


Galerie Emmanuel Perrotin, 76 rue de Turenne – 75003

Très prisée par les amateurs d'art contemporain, la galerie Emmanuel Perrotin présente des expositions qui jonglent entre le poétique, l'impudique, le révoltant et le séduisant. Le succès de cet espace a permis à son propriétaire d'ouvrir une seconde galerie à Paris ainsi qu'une autre à Miami. Installée dans un très bel hôtel particulier de 700 mètres dans le 3ème arrondissement, cette galerie a été un tremplin pour de nombreux artistes de la scène contemporaine. On peut citer parmi les plus connus Sophie Calle, Damien Hirst, Takashi Murakami, Wim Delvoye... Pour compléter le tout, la galerie a même créée Bing, son propre magazine d'art contemporain trimestriel.

PORTRAIT : Georges Rousse, un artiste nomade


Qui est-il?

Georges Rousse est un artiste plasticien français né à Paris en 1947. Dès son plus jeune âge il voyage à travers le monde en fonction des déplacements de son père militaire.

Que fait-il?

Il débute sa carrière en tant que photographe mais son parcours artistique très varié l'empêche d'appartenir à une catégorie précise d'art. Son œuvre est une alliance entre peinture, architecture, sculpture, graphisme et photographie. Cette dernière est l'ultime procédé qui fait ressortir l'essence et l'originalité de son travail.

Comment travail-il?

Georges Rousse élabore ses projets in situ, dans des lieux désaffectés, afin de redonner vie à des murs voués à la destruction. A ses débuts, il peint principalement des personnages très colorés qu'il photographie ensuite. Puis, il se dirige vers un réaménagement total de l'espace en utilisant l'anamorphose. Il crée ainsi une nouvelle perspective et un univers unique qui n'existe que par l'empreinte photographique finale. Toute sa construction plastique est établie en fonction d'un point de vue qu'il choisit au préalable.Quel est son but artistique?
Le travail de Georges Rousse crée une illusion. Lorsque l'on regarde les photographies, on pense tout d'abord à un montage informatique, puis, l'espace retravaillé se révèle petit à petit pour laisser entrer le spectateur dans un espace plastique et méditatif. Il s'agit ici de créer un décalage entre la réalité et la fiction en jouant sur le fond et l'image qui lui semble superposée. L'artiste ajoute des formes, des volumes et des couleurs qu'il appelle «  sculptures immatérielles » afin de donner un nouveau sens à cet espace. La photographie met à plat la vision tridimensionnelle et pousse l'œil à déconstruire ce qui lui est montré.
L'œuvre de Georges Rousse revisite notre rapport au temps et à l'espace. En photographiant d'un point de vue précis la fusion entre un espace utopique et un espace réel, il s'interroge sur l'écart entre la perception et la réalité ainsi qu'entre l'imaginaire et le réel.

Où travaille t-il?

Georges Rousse se définie comme un artiste nomade. Son travail in situ lui permet de voyager à travers le monde afin de transformer et de s'approprier de nouveaux lieux. Il nourrit ainsi son œuvre du contexte, des rencontres, et des moyens qui lui sont proposés. Voyager est pour lui une façon « de ne pas se limiter à des modèles définitifs ». Les notions de trajets, d'exploration et de paysages se retrouvent dans ses installations représentant des plans ou des cartes. Il adresse au spectateur une invitation au voyage et à la méditation. Que ce soit la beauté des montagnes vertigineuses du Népal ou les stigmates de la ville d'Hiroshima, Georges Rousse pousse à la contemplation et à la réflexion.

Que retenir du travail de Georges Rousse?

Les photographies de Georges Rousse impressionnent par la précision de leur composition et la perspective qui en ressort. En utilisant l'anamorphose au service de la photographie, il transforme un espace en trois dimensions en une illusion en deux dimensions visible d'un unique point de vue. Le regard du spectateur est alors interpellé et manipulé jusqu'à ce qu'il intègre cet espace méditatif pour l'analyser ou souvent le déconstruire.
Au delà d'un simple jeu d'optique, les installations de Georges Rousse deviennent les témoins éphémères de ses préoccupations plastiques qui entretiennent un lien étroit avec le lieu, son histoire, et la culture du pays dans lequel il intervient. En photographiant cet espace, il interroge l'homme sur sa perception du monde, du temps et de l'espace.