samedi 9 mai 2009

Into the Wild de Sean Penn (2007)



Christopher McCandless, jeune homme brillant de 22 ans, décide de quitter sa famille et sa vie confortable afin d'échapper à une société matérialiste qui le révolte. Pendant deux ans il explore, sous le pseudonyme de Alexander Supertramp, les paysages sauvages d'Amérique avant d'atteindre son but ultime, l'Alaska.


Into the Wild est l'adaptation du roman de Jon Krakauer, qui s'inspire de la véritable histoire de Christopher. Le film retrace les événements que le protagoniste a confié à son carnet de voyage sans jamais chercher à les interpréter. Sa sœur devient la narratrice de cette expédition et tente de comprendre en quoi cette fuite était inévitable.

A l'aide de flash-backs et de flash-forwards, Sean Penn esquisse sobrement le portrait d'une famille qui fait bonne figure malgré les mensonges passés et les conflits parentaux. L'image qui est jaunie lorsque le passé est évoqué met en évidence la lassitude et le rejet de Christopher d'une vie violente et monotone. Une tension dramatique naît de ce montage qui sélectionne et met en parallèle les différentes étapes de son parcours initiatique.

Le spectateur accompagne Alexander, grandit avec lui, passe de l'adolescence rebelle, impulsive et pleine d'idéaux à la découverte du monde, de la maturité et de la sagesse. A travers plusieurs citations tirées de son journal de bord on ressent la profonde humanité qui anime le jeune homme et son besoin d'échange. Pour lui « Le bonheur n'est réel que lorsqu'il est partagé ». La simplicité et la générosité des personnes qu'ils croisent apaisent sa colère et le réconcilie avec l'homme tout en laissant intact son désir d'être seul « into the wild ».

La nature est au cœur de cette épopée des temps modernes. Elle est à la fois miroir et métaphore de la quête spirituelle de notre héros solitaire. Celui-ci semble tirer sa force de ses paysages qui deviennent tour à tour luxuriants, arides, désertiques et polaires. Ils poussent Alexander à braver l'interdit lui offrant ainsi la liberté et la paix intérieure. Le travail remarquable du chef opérateur, Eric Gautier, souligne la dualité d'une nature qui apparaît en premier lieu comme protectrice et généreuse puis impitoyable et insaisissable. Qu'ils soient filmés en panoramique, en longue focale ou en gros plans, les moindres éléments sont captés avec grâce et retranscrivent l'essence même de cet environnement enivrant.

Into the Wild est une hymne à la liberté qui s'adresse à chacun d'entre nous. Très rapidement on s'identifie à Alexander Supertramp et à son incapacité à trouver sa place dans une société individualiste. Sean Penn réussit avec brio à mettre en image cette quête d'identité qui se transforme en un voyage spirituel où le partage et le retour à la nature apparaissent comme des éléments simples et nécessaires pour accéder au bonheur. La bande-originale, composée et interprétée par Eddie Vedder, ajoute une fluidité aux événements qui nous sont contés dans cette odyssée contemporaine. Au sortir de ce film, une envie soudaine de croquer la vie à pleine dents et de partir voir du pays nous envahie. On se ressaisit, mais l'idée est toujours là. Alors, on imagine de nouveaux horizons en espérant les voir bientôt...

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